Plan d’action

Plan d’action

Plan directeur de l’eau

Introduction
Les ressources en eau de surface et souterraine situées dans la zone de gestion de l’ABV des 7 sont de « bonne qualité » d’après les données de l’IQBP de cinq stations d’échantillonnage en 2017.

Cependant, des problèmes localisés ont permis d’identifier des dépassements de coliformes fécaux, de turbidité, de matières en suspension et de phosphore total dans certains cours d’eau. L’objectif est d’assurer aux habitants une qualité de l’eau optimale malgré les pressions anthropiques grandissantes (agriculture, villégiature, foresterie, voirie, urbanisation) et d’améliorer la qualité là où il y a des problèmes.

L’essor de la villégiature provoque les rejets d’eaux usées dans le milieu naturel (installations septiques) et de phosphore. Le niveau trophique des lacs dont le pourtour est développé doit être contrôlé. Également, la surveillance des algues bleu-vert doit être maintenue sur le territoire. Le niveau d’effort à fournir pour les eaux de surface sera axé sur la continuité de collecte de données relatives à la qualité de l’eau et la surveillance de l’influence de l’activité urbaine et de la villégiature sur la qualité des eaux.

Du côté des eaux souterraines, le projet PACES-OUT a permis d’identifier une contamination localisée et naturelle par l’uranium, les fluorures, le fer et le manganèse.

Il reste encore beaucoup d’informations manquantes relatives à la qualité de l’eau de surface et souterraine sur le territoire de l’ABV des 7. Il apparaît nécessaire que des études soient menées afin de compléter et d’enrichir les connaissances liées à cette thématique.

Cinq orientations associées à l’enjeu A – Qualité de l’eau traitent de la diminution des risques de pollution de l’eau de surface et souterraine, de l’acquisition de connaissances, de la prévention de l’eutrophisation, des algues bleu-vert et de la sédimentation.

La zone de gestion de l’ABV des 7 possède une biodiversité unique au Québec. Couvrant cinq domaines bioclimatiques différents, les écosystèmes riches et variés présentent de nombreuses espèces rares.

La première orientation concerne la lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE). Par exemple, le myriophylle à épis touche de plus en plus de lacs et rivières et il serait important de développer un plan coordonné à l’échelle provinciale pour lutter contre cette plante envahissante remarquable.

La deuxième orientation également importante est de conserver et restaurer les milieux humides et hydriques. Ces milieux sont indispensables au bon fonctionnement écologique des bassins versants et au maintien de la biodiversité. En ce sens, des stratégies de mobilisation des acteurs municipaux, de cartographie et de protection de milieux humides et hydriques d’intérêts sont réalisés sur l’ensemble de la zone de gestion de l’eau de l’ABV des 7.

Depuis quelques années, la protection contre les risques liés à l’eau ne concerne plus seulement la qualité de l’eau, mais aussi la protection contre les risques naturels qu’il s’agisse d’inondations, de glissements de terrain ou d’érosion. En effet, la sécurité des usagers traite des risques encourus par la population en utilisant cette ressource ou en habitant à proximité de cours d’eau.

La première orientation est d’importance majeure et concerne la mise en œuvre d’une stratégie pour lutter contre les risques d’inondations, de mouvement de sol et d’érosion. Il sera par exemple prévu d’aider les municipalités dans la cartographie des zones inondables et l’élaboration de plans et mesures d’urgence en cas d’inondations, de mouvements de sol et d’érosion des rives. Il sera essentiel d’intégrer dans cette stratégie des mesures d’adaptation aux changements climatiques.

Les usines de production d’eau potable répondent adéquatement aux besoins de la population urbaine, mais en vue du taux de croissance positif de la population de Gatineau et de ses alentours, les municipalités devront continuer de s’assurer de l’approvisionnement en eau potable en quantité suffisante à toute la population. L’importance de l’enjeu se localise donc principalement là où le développement urbain est présent, autour de Gatineau et dans le sud du bassin versant des rivières Blanche Ouest, Gatineau et des Outaouais (résiduel).

En dehors de Gatineau, des Premières Nations n’ont toujours pas accès à une eau potable de qualité et en quantité suffisante. Une adaptation des installations de prélèvement et de production d’eau potable devrait être à prévoir s’il n’est pas possible de fournir des quantités d’eau suffisantes à toute la population avec les installations en place.

Malgré l’absence de données, la surconsommation d’eau est un problème présent sur le territoire de l’ABV des 7, qui doit être surveillé, particulièrement en période estivale. Le nombre de fuites doit aussi être limité.

Le Gouvernement du Québec a adopté une nouvelle version de la Stratégie Québécoise d’économie d’eau potable en 2019 (version 2019-2025). Celle-ci vise notamment :

• La réduction de 20% de la quantité d’eau distribuée par personne par rapport à l’année 2015 ;
• Un niveau de fuite modéré selon l’indice de l’International Water Association ;
• La réduction du nombre de litre consommé par Québécois à 458 litres pour 2025.

La sensibilisation des citoyens et la gestion durable des eaux de pluie permettent de restreindre les impacts de l’urbanisation. Elles s’avèrent être des solutions pour compenser la demande accrue en eau d’une population en pleine croissance.

Finalement, les mesures alternatives de réutilisation de l’eau récupérée à des fins d’approvisionnement en eau de qualité inférieure à l’eau potable, peuvent en partie compenser les demandes accrues de la population urbaine en pleine croissance.

L’augmentation de la villégiature autour des plans d’eau et des rivières et l’important attrait pour les activités récréatives aquatiques sont les facteurs responsables de l’augmentation de la privatisation de certains lacs au profit de quelques riverains.

L’eau est un bien commun et le droit d’accéder à une rive ou une plage pour mettre son embarcation à l’eau, se baigner, pêcher ou tout simplement se promener, n’est pas toujours respecté. La sensibilisation des riverains et des municipalités, à la conservation d’accès publics aux lacs et aux rivières est la principale orientation prise dans cette section.

Les lacs et rivières occupent une grande partie de la zone de gestion de l’ABV des 7 : ils prennent une place importante dans la perception que la population a de son territoire.

L’eau possède une valeur culturelle, elle peut être utilisée à des fins récréatives, commerciales et de production énergétique par la population. En effet, l’eau a une dimension culturelle et patrimoniale intimement liée à l’identité culturelle des populations. La façon d’utiliser et de valoriser la ressource change à travers les régions et les siècles, mais l’eau a toujours joué un rôle central dans l’histoire de l’humanité.

L’eau a tenu un rôle majeur sur le territoire, depuis l’arrivée des Premières Nations jusqu’à l’ère moderne. Toutefois, au fil des ans et avec l’évolution de l’urbanisation, certains lieux culturels et patrimoniaux ont été perdus, notamment sur le ruisseau de la Brasserie, bras de la rivière des Outaouais situé dans la ville de Gatineau. Il existe un manque de connaissances sur la perte ou la dégradation des paysages sur le territoire. Le développement hydroélectrique est notamment un élément culturel important puisque les barrages sont créateurs de paysages.

Ainsi, deux orientations concernent la protection et la mise en valeur des paysages liés à l’eau et à la culture de l’eau. L’enjeu de culturalité aura une portée bénéfique à long terme sur la ressource en eau, mais aussi sur la qualité de vie des populations et sur sa santé.

L’élaboration du PDE se cadre dans un processus de gouvernance participative en valorisant la communication avec les acteurs de l’eau. Notre nouveau Comité de concertation des acteurs de l’eau, co-construit de A à Z avec les acteurs, est une plateforme essentielle de partage de connaissances et d’innovations dans le domaine de l’eau.

Le développement d’une stratégie de communication est une des missions de l’agence, en s’interrogeant sur les différents médiums de communication utilisés, sur leur visée et leur efficacité pour favoriser la participation d’un maximum de citoyens aux enjeux de l’eau. Il est essentiel de fréquemment mettre à jour les diverses plateformes de communication qu’il s’agisse du site web de l’ABV des 7, Facebook, Instagram, LinkedIn, etc. D’autres moyens de communications externes tels que les médias locaux et provinciaux, les journaux imprimés, les documentaires télévisés et les entrevues radio sont particulièrement intéressants pour sensibiliser les citoyens aux enjeux de l’eau et mieux faire connaître l’ABV des 7 auprès du grand public.

Au-delà de la stratégie de communication, une stratégie de mobilisation efficace est également mise en place pour mobiliser les acteurs de tous les horizons et promouvoir les actions de protection de l’eau sur le territoire.

En parallèle, il est important de développer un partenariat fort avec des universités, des centres de recherche et des institutions publiques et privées œuvrant pour la protection de l’environnement. Ces partenariats permettront de valoriser les échanges d’expertises, le partage de connaissances sur la gestion de l’eau ainsi que les retours d’expériences.

Finalement, l’éducation et la formation des jeunes est une résolution de l’ABV des 7 afin d’assurer une relève sensibilisée à la gestion de l’eau et de pérenniser une ressource en eau de qualité.