Quiz sur la biodiversité des lacs

Les Quiz du Mois de l’eau

Au cours du mois de l’eau, nous vous proposons une série de quiz sur des thèmes variés en lien avec la gestion des milieux humides et hydriques dans notre zone de gestion. Venez découvrir et en apprendre davantage sur les enjeux de la gestion de l’eau sur votre territoire !

Cette semaine est consacrée au thème de la biodiversité des lacs. Deux quiz vous sont proposés : un sur les espèces menacées et un sur les espèces exotiques envahissantes. Saurez vous reconnaitre les espèces fauniques et floristiques de ce quiz ? A vous de jouer !

Retrouvez la présentation de notre Webinaire sur la protection et la mise en valeur de la faune aquatique en Outaouais présentée par le MFFP

Les espèces des milieux humides et hydriques

Un milieu humide est un espace naturel ou anthropique caractérisé par la présence d’eau de façon permanente ou temporaire. Cette eau peut être diffuse, occuper un lit d’un cours d’eau ou encore saturer le sol, et peut être stagnant  ou  en  mouvement.  Le sol des milieux humides est qualifié d’hydromorphe (sol saturé en eau)  et la végétation associée est majoritairement composée d’espèces hygrophiles (qui aiment les sols très humides). (d’après l’article 46.0.2 de la Loi du la Qualité de l’Eau)

Un milieu aquatique se réfère plus généralement aux milieux en eau en permanence, et connecté au réseau hydrique (ruisseau, rivière …).

Reconnaissez vous cette petite grenouille qui anime de son chant les milieux humides ?

Réponse

C’est bien la rainette faux-grillon de l’Ouest, Pseudacris triseriata !

Il s’agit d’une espèce protégée, aux statuts Vulnérable au Québec et Menacée à l’échelle du Canada. C’est une petite grenouille de moins de 4cm présente au sud du Québec. En période de reproduction, la rainette faux-grillon de l’Ouest fréquente principalement des milieux humides temporaires ou permanents qui sont peu profonds et qui possèdent une végétation abondante. En d’autres temps, elle est associée au milieu terrestre où elle se nourrit, se repose et hiberne cachée dans la litière, sous les pierres et les troncs d’arbres morts.

La destruction des habitats est la principale cause du déclin de cette espèce au Québec. En effet, son aire de répartition dans la province chevauche les secteurs où l’agriculture et les développements urbains et résidentiels ont connu une croissance importante au cours des dernières années.

Son chant, qui anime nos soirées dès l’arrivée des beaux jours, ressemble au son d’un ongle que l’on passe le long des dents d’un peigne. Prenez le temps de l’écouter !

Crédit : suebankert, iNaturalist

Source : MFFP

Avez vous déjà eu la chance d’apercevoir cet apnéiste hors pair ?

Réponse

Le Plongeon Huard, Gavia immer, est un oiseau aquatique que l’on rencontre fréquemment sur nos lacs. Il est capable de plonger pendant plus d’une minute jusqu’à environ 80m de profondeur !  Les huards se nourrissent de poissons, d’écrevisses, de grenouilles, d’escargots, de salamandres et de sangsues.

Les petits sont capables de nager dès la naissance, mais ils préfèrent le plus souvent rester au chaud et à l’abri sur le dos de leurs parents.

Pour favoriser la présence et l’observation du huard sur les lacs, il est conseiller de réduire l’allure des embarcations et laisser les bandes riveraines naturelles et non aménagées. Cela favorise aussi la nidification.

Écoutez son cri si particulier, qui ajoute un peu de mystère à nos lacs.

Crédit : Darwin Long

(Source : Fédération Canadienne de la Nature)

Quel est cet étrange poisson ?

Réponse

Il s’agit de la Lamproie du Nord, Ichthyomyzon fossor.

Cette espèce est Menacée au Québec et classée Préoccupante à l’échelle du Canada.

Ce petit poisson d’eau douce qui n’excède pas les 16cm à l’âge adulte, a la peau lisse et n’a pas d’écailles. Sa tête est courte, dépourvue de mâchoires chez l’adulte et se termine par une bouche en forme d’entonnoir.

La particularité de cette espèce est d’avoir un cycle de vie en deux stades : un premier stade larvaire, durant lequel elle vit cachée dans un trou et se nourrit de bactérie et d’algues. Une fois mature, elle entame une métamorphose vers sa forme adulte. Les adultes ne vivent que de quatre à six mois avant de se reproduire et de mourir.

Ce n’est pas un parasite, contrairement à d’autres espèces de lamproies marines par exemple.

La lamproie du Nord habite généralement les ruisseaux et les rivières à fond graveleux ou sablonneux. La détérioration de l’habitat et la pollution des eaux de surface constituent les principales menaces pour l’espèce.

Source : MFFP

Connaissez vous ce mollusque ?

Réponse

Il s’agit de l’Obovarie olivâtre, Obovaria olivaria.

L’Obovarie olivâtre est un mollusque bivalve d’eau douce de la famille des moules. Elle vit dans les moyennes et les grandes rivières du sud de l’Ontario et du Québec.

Cette espèce est en péril au Canada, puisqu’elle est classée En voie de disparition.

La larve de l’Obovarie olivâtre présente la particularité de s’accrocher aux branchies de l’esturgeon jaune (également en péril au Canada). Cela permet à l’espèce de se disperser à travers les différents cours d’eau par l’intermédiaire de l’esturgeon.

Les deux espèces sont menacées par la dégradation de la qualité de l’eau et la dégradation de leur habitat. L’Obovarie olivâtre souffre enfin de la concurrence avec la moule zébrée, une espèce exotique envahissante, qui entre en compétition avec elle pour les ressources.

(Source : MFFP, COSEPAC)

Vous aussi vous avez un rôle à jouer !

Lors de vos sorties en nature, vous pouvez signaler vos observations naturalistes (faunistique, floristique) dans l’application iNaturalist. Il s’agit d’une plate forme de science participative qui permet à tous de collaborer et enrichir les connaissances naturalistes sur le territoire. Cette application vous permet également de découvrir les espèces observables près de chez vous !

INaturalist

Les espèces exotiques envahissantes

Une espèce exotique envahissante (EEE) est un végétal, un animal ou un micro-organisme (virus, bactérie ou champignon) qui est introduit hors de son aire de répartition naturelle. Son établissement ou sa propagation peuvent constituer une menace pour l’environnement, l’économie ou la société.

Quelle espèce de plante colonise les fossés et milieux humides et remplace la quenouille au Québec ?

Réponse

Vous avez surement déjà observé le roseau commun ou phragmite, Phragmites australis sbsp. australis au bord des routes du Québec. C’est une plante vivace des milieux humides pouvant mesurer jusqu’à 5m de haut. Il occupe les marais, fossés, bords de route humides, bandes riveraines … Le roseau commun colonise rapidement un milieu naturel via ses graines et ses racines (rhizomes, stolons). Un seul fragment de racine transporté par un engin ou par l’eau suffit pour coloniser un nouveau milieu.

Son caractère envahissant est dû au fait que le phragmite forme des communautés denses et monospécifiques, à croissance rapide, qui entrent en compétition avec les autres plantes indigènes des milieux humides, comme la quenouille par exemple. Le roseau commun a été introduit en Amérique du Nord comme plante d’ornement puis s’est ensuite propagée dans les milieux naturels.

Il est très difficile de lutter efficacement contre le roseau commun. Les principales méthodes de lutte consistent à arracher, excaver et bâcher les zones envahies. Privilégiez des espèces indigènes dans vos plantations d’ornement et éviter le compostage de cette espèce pour limiter sa propagation.

(Source  MFFP)

Pourquoi ce mignon poisson rouge est un danger pour la biodiversité de notre territoire ?

Réponse

Le poisson rouge ou Carassin doré, Carassius auratus, est considérée comme une espèce potentiellement envahissante au Québec d’après le MFFP. Ce poisson d’aquarium est originaire d’Asie centrale, de Chine et du Japon, introduit volontairement dans des bassins d’ornement et dans les milieux naturels dès la fin du XIXème siècle au Québec.

C’est un poisson qui peut mesurer jusqu’à 50 cm ! C’est un champion de l’adaptation, qui tolère très bien la pollution, les eaux turbides (beaucoup de sédiments en suspension dans l’eau), froides ou chaudes, et peu oxygénées. Il est capable de s’établir dans de très nombreux milieux, tels que les lacs, rivières, mares et fossés. Son régime omnivore en fait un prédateurs redoutable et une menace pour les espèces indigènes : algues, alevins, larves, petits poissons, insectes, amphibiens (adultes et œufs). Il est enfin considéré comme un gros pollueur des plans d’eau (déjections), favorisant l’apparition de cyanobactéries et augmentant la turbidité de l’eau.

Il n’existe pas vraiment de moyen de lutte contre cette espèce. Toutefois, des mesures préventives et de sensibilisation afin d’éviter son introduction en milieu naturel sont de rigueur. Relâcher son poisson rouge dans la rivière ou le lac proche de chez vous n’est donc pas une bonne idée pour l’environnement.

(Source : MFFP)

© P. Samson
© P. Samson

Reconnaissez vous cette plante aquatique ?

Réponse

Il s’agit du Myriophylle à épis, Myriophyllum spicatum.

Le myriophylle à épis est plante aquatique vivace au Québec. Il est originaire de l’Europe, d’Asie et d’Afrique. Ses tiges sont enracinées dans le substrat (sédiments) et peuvent mesurer jusqu’à 6 mètres.

Probablement introduit en Amérique du Nord par les eaux de lest des navires ou comme plante d’aquarium, le myriophylle est aujourd’hui l’une des plantes aquatiques exotiques les plus abondantes, présente au Québec depuis au moins 1958. L’espèce se multiplie et se propage à partir d’un simple fragment de tige ou de racine, ce qui la rend d’autant plus difficile à contrôler dans nos lacs et cours d’eau.

Le principal moyen de lutte contre cette espèce est la pose de toile de jute au fond de l’eau afin d’empêcher la pousse du Myriophylle. Ces toiles se dégraderont naturellement avec le temps, pour permettre aux espèces de plantes aquatiques indigènes de repousser. D’autres méthodes de lutte existent, comme par exemple l’arrache mécanique ou manuel.

© P. Samson

Reconnaissez vous ce mollusque ?

Réponse

Il s’agit de la moule zébrée, Dreissena polymorpha.

La moule zébrée est un petit mollusque bivalve d’eau douce originaire du Sud Est de l’Europe. Elle est reconnaissable aux zébrures blanches et beiges sur sa coquille. Elle apprécie particulièrement les plans d’eau et les rivières calmes et peu profondes, et est capable de s’établir sur de multiple surfaces : coque de bateau, bois, roche, métal …

La moule zébrée est capable de produire entre 30 000 et 1 000 000 d’œufs par années, ce qui la rend très prolifique. Les larves restent en suspension dans l’eau quelques semaines avant de s’accrocher sur un support quelconque et commencer à former une coquille. Elle est également capable de filtrer jusqu’à 1 litre d’eau par jour pour se nourrir. Elle est toutefois responsable de nombreux dégâts matériels (colmatage de prises d’eau potable et des systèmes de refroidissement des moteurs de bateaux par exemple). C’est enfin une redoutable compétitrice face aux espèces indigènes qu’elle supplante et elle transmet le botulisme aviaire, responsable de la mort de beaucoup d’oiseaux.

Une fois installée, la moule zébrée est très difficile à maîtriser. Les techniques employées sont coûteuses et ne sont que des solutions temporaires : assèchement de cours d’eau en hivers pour les faire geler, limiter l’accès aux plans d’eau pour éviter sa propagation … La meilleure solution reste finalement la prévention !

(Source : MELCC et MFFP)

Vous aussi vous avez un rôle à jouer !

Le Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a mis en place un outil de détection des espèces exotiques envahissantes (page web et application), appelée Sentinelle. Ce dispositif permet de déclarer des observations d’espèces exotiques envahissantes lors de vos excursions en milieu naturels.

La principale cause d’introduction et de propagation des espèces exotiques envahissantes est l’être humain. Il est donc important de suivre les bonnes pratiques afin de limiter leurs impacts négatifs sur l’environnement. Protégez vos lacs en suivants les recommandations de nettoyage des embarcations.

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